André Marfaing est une figure majeure de l'art abstrait et de la peinture informelle en France. Après des études de droit dans sa ville natale, qu'il entreprend pour rassurer ses parents, il choisit à 24 ans de s'installer à Paris en 1949 pour se consacrer entièrement à la peinture.
Au début des années 1950, Marfaing évolue de la figuration vers l'abstraction, encouragé par des rencontres décisives avec des artistes tels que Pierre Soulages, Alfred Manessier ou encore Roger Bissière. Cette période marque l’adoption définitive du noir comme couleur centrale de son œuvre, une teinte qu’il caresse avec « prudence, tendresse et fermeté », selon le journaliste Frédéric Edelmann. Pour Marfaing, le noir est « le moyen d’expression le plus naturel », un mélange de toutes les couleurs, contrasté par le blanc, qui en est l'absence.
Marfaing expose pour la première fois en galerie en 1958 à la galerie Claude Bernard à Paris. Il reçoit en 1959 le prix Lissone de la Jeune Peinture et représente la France à la Biennale de Venise en 1962, aux côtés d’artistes tels que Poliakoff et Manessier. Il participe également à la Documenta de Kassel et à la première biennale de Paris, affirmant sa place parmi les grands espoirs de l'art abstrait.
Les années 1960 sont marquées par une expression véhémente et tourmentée, décrite par le critique George Boudaille comme « le drame, l’orage, la lutte de l’ombre et de la lumière ».
Dans les années 1970, son travail s’oriente vers une épuration progressive, cherchant à dire « une chose totalement avec le moins de mots possibles ». Cette quête de dépouillement culmine dans ses dernières œuvres, où la lumière semble surgir d’une fragile fente.
Sa peinture, souvent ascétique et proche de l’idéogramme, explore les contraires : l’ombre et la lumière, le vide et le plein, l’être et le néant. Cette quête d’absolu se traduit par une œuvre où la matière s’efface peu à peu, laissant place à une lumière intérieure puissante, notamment dans ses travaux des années 1980.
André Marfaing a exposé en France et à l’étranger, notamment à Londres et au Luxembourg, et ses œuvres ont été présentées dans des institutions prestigieuses comme les Abattoirs de Toulouse, la Bibliothèque nationale de France ou le Musée d’Art Moderne de Troyes.
Sa contribution à l’art abstrait est également documentée dans une monographie de Pierre Cabanne (1991) et un catalogue raisonné des estampes publié par la BNF en 2002.
André Marfaing reste une figure incontournable de l’art abstrait. Sa maîtrise du noir et du blanc rappelle celle de Pierre Soulages.