Après des études de mathématiques, Jean Miotte découvre la peinture durant son service militaire en 1946; il réalise des fresques murales dans sa caserne, animé par le désir de transformer la laideur des lieux.
Atteint de tuberculose à 19 ans, il surmonte une grave maladie qui pouvait lui être fatale: La vie l’emportait déjà et l’on retrouve cette pulsion qui jaillit de ses toiles où la lumière chasse le plus souvent l’ombre.
Initialement peintre figuratif, Jean Miotte peint des fresques et des décors de théâtre. Mais il s’oriente rapidement vers l’abstraction sous l’influence des avant-gardes parisiennes et de son ami Gino Severini, grand représentant du Futurisme italien.
C’est à 24 ans qu’il peint sa première toile abstraite, amorçant une carrière prolifique avec des ateliers à Paris, New York et Hambourg.
Il expose dès 1953 au Salon des Réalités Nouvelles, où il participe régulièrement. Cette même année, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris acquiert déjà une de ses toiles.
Son œuvre évolue d’une gestuelle spontanée et lyrique vers une peinture souvent monochrome, où le signe et l’écriture prennent une dimension symbolique forte. Dans les années 1950, il expérimente la peinture au goudron dans des petits et moyens formats. Les textures sont sombres, les coups de brosse serrées se juxtaposent et rythment ses compositions où le geste est tantôt rapide, tantôt allongé. L'artiste, influencé par le jazz, toujours en vogue, nous offre une vraie danse du pinceau. Après avoir travaillé la texture, puis la gestuelle, tantôt rapide, tantôt allongée, semblable à une vraie danse du pinceau – Jean Miotte revient à des couleurs vives et pures, inspirées par des artistes tels que Fernand Léger, Henri Matisse et Robert Delaunay.
Fin des années 1950, il atteint déjà le sommet de son art.
Dans les années 1970, influencé par la philosophie orientaliste zen, Jean Miotte opte pour une sobriété nouvelle : Il adopte l’acrylique, réduit sa palette à quelques couleurs sur fond blanc, et affine sa calligraphie. Il diversifie également ses supports, explorant la gouache, le collage et la sculpture, tout en conservant une prédilection pour l’acrylique sur toile. Ses compositions se simplifient, le trait s’étire, moins saccadé qu’auparavant.
Le Guggenheim Museum achète en 1987 deux œuvres sur papier de Jean Miotte. Quelques années plus tard le Centre Georges Pompidou à Paris présente en 1991 les gravures commandées par Danielle Mitterrand pour son album Mémoire de la liberté. L’année suivante une rétrospective sur l’œuvre de Jean Miotte est montrée au Palais des Arts de Toulouse.
Durant les années 1990 et 2000, ses œuvres deviennent monumentales, combinant de larges plages colorées à des signes calligraphiques noirs, séparant ainsi nettement couleur et écriture. Son art, caractérisé par un colorisme intense et une gestuelle exaltée retranscrit toujours une énergie vibrante.
Jean Miotte fonde sa propre Fondation et ouvre en 1997 un centre d’art contemporain « l’atelier », situé à Pignan où il s’était Installé depuis 1965 pour faire découvrir ses créations exceptionnelles. En 2002, un musée lui est dédié à New York, au sein du Chelsea Museum, abritant une collection permanente de ses œuvres.
Jean Miotte s’éteint dans sa quatre-vingt dixième année.
Le peintre est une figure majeure de l’Abstraction Lyrique et du mouvement informel laissant un héritage artistique puissant, reflet d’une quête constante de mouvement, de lumière et d’émotion.
Sans titre
Acrylique sur toile 2001
116 x 89 cm
Sans titre
Acrylique sur papier marouflé sur toile
65 x 50 cm